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13 avril 2018
Article paru sur Radio-Canada le 12 avril 2018 par Jean-Simon Fabien
Osmo est une entreprise californienne de la prestigieuse Silicon Valley qui développe des jeux éducatifs pour enfants en utilisant la réalité augmentée. Au sein de cette compagnie en démarrage, on retrouve Tony Aubé, un designer formé à l’Université Laval installé à San Francisco.
Fondée par deux anciens de Google, l’entreprise a conçu son modèle d’affaires autour de la technologie de lecture numérique d’un livre développé par Google Books. En installant un miroir au-dessus de la caméra d’un iPad, celle-ci est redirigée vers la table devant elle et permet une interaction entre ce qui s’y trouve et l’application.
À partir de là, avec l’apport de l’intelligence artificielle, on peut comprendre ce qui se passe autour.
Osmo s’est consacré aux jeux pour enfants pour des raisons d’abord techniques, mais aussi pour ouvrir le monde numérique au monde réel : celui des sens. Les enfants peuvent ainsi interagir avec un ordinateur, tout en développant leurs capacités motrices et leur perception spatiale.
« Osmo a été lancé en 2013-2014 à une époque où le iPad était vraiment très populaire, mais les parents déploraient que leurs enfants soient complètement accroc à regarder l’écran à longueur de journée. Nous, on offre un bon compromis en permettant aux enfants d’expérimenter la technologie tout en restant dans le réel et leur faisant utiliser leurs mains », explique le designer rencontré en marge du Web à Québec.
À titre de premier designer engagé par Osmo, Tony Aubé a poursuivi le travail amorcé par le cofondateur de l’entreprise, Jérôme Scholler.
« La philosophie est de faire d’Osmo un genre de Apple pour les produits pour enfants. On accorde une importance primordiale au design, c’est beau et épuré, par respect pour l’enfant et son imaginaire dans la manière que l’on crée nos jeux. Pourquoi les jeux pour enfants sont toujours avec des gros boutons et des personnages grotesques? Les jeunes manipulent bien les tablettes, alors on prend ça en considération dans nos designs. »
Dans les jeux développés par Osmo on apprend à dessiner, à converser ou encore à coder avec des mises en situation ludiques et éducatives.
Les pièces et les jeux sont en vente en magasin et l’application est incluse dans la boîte, donc nul besoin de débourser davantage pour progresser dans le jeu comme c’est le cas avec les Candy Crush de ce monde. C’est d’ailleurs une pratique de l’industrie que souhaite éviter Osmo.
Une technologie encore à ses balbutiements
La réalité augmentée, qui permet l’interaction entre un ordinateur ou une tablette et notre environnement, est une technologie en plein essor pour laquelle les entreprises ne font que commencer à développer le potentiel.
« Bientôt, on aura tous une caméra à la maison qui nous permettra d’interagir avec un ordinateur », lance Tony Aubé qui s’étonne par ailleurs qu’Amazon et Google n’aient pas déjà commercialisé de telles versions de leurs assistants personnels.
Pour l’instant, Osmo souhaite continuer de peaufiner l’intelligence artificielle de ses produits pour enfants avant de sauter dans l’arène.
De Sainte-Foy à Palo Alto
Après avoir complété sa maîtrise en design multimédia à l’Université Laval, Tony Aubé a décidé de s’installer en Californie afin de « tester la température de l’eau », explique-t-il.
Aurait-il sa place chez les Google et Facebook de ce monde? Après avoir passé quelque temps à distribuer des CV, les offres ont commencé à s’accumuler dans sa boîte courriel.
« Il y a tellement de besoins à Silicon Valley en programmation, mais aussi en design et en conception que j’ai pu choisir l’entreprise pour laquelle j’allais travailler. Et c’est du monde toi et moi qui travaillons dans ces entreprises », ajoute-t-il comme pour relativiser le prestige d’un boulot à Palo Alto.
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