Maîtrise en design avec mémoire

Entrevue avec Laurence Carney

Diplômée de la maîtrise en design avec mémoire à l’automne 2021

Je me suis intéressée à la maîtrise en design avec mémoire, alors que je terminais mon baccalauréat en génie mécanique à Polytechnique Montréal. Après ma formation universitaire plutôt technique, je cherchais à compléter mon bagage avec une approche davantage orientée usager. C’est ce qui m’a amenée à m’intéresser au design de produits. Puis, c’est en regardant les différentes expertises des professeurs de design sur le site Web de l’Université Laval que j’ai eu un déclic! J’y ai découvert une grande variété d’expertises, dont le Do-It-Yourself (DIY) qui m’a grandement interpelé. C’est comme ça que j’ai décidé de prendre contact avec Claudia Déméné, ma directrice de recherche à la maîtrise, qui partageait cet intérêt. Étant moi-même une amatrice de DIY, ça ne m’en prenait pas plus pour décider de me lancer dans cette nouvelle aventure! Après notre rencontre et mon inscription complétée, il ne me restait plus qu’à déménager dans la magnifique ville de Québec.

Aujourd’hui, je peux dire que c’est grâce à ma maîtrise que j’occupe mon emploi actuel en développement de projets axés sur la récupération et la valorisation des piles et batteries hors d’usage. En effet, c’est grâce à ce parcours que j’en ai appris plus sur moi, sur ce qui m’intéressait réellement et sur ce que je voulais faire dans la vie. J’y ai découvert une passion pour le développement durable que j’aspire à intégrer dans mon avenir professionnel.

Qu’est-ce qui te passionne?

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé créer de mes mains et bricoler des objets de toutes sortes. C’est d’ailleurs cette passion du Do-It-Yourself, combinée à un grand intérêt pour les mathématiques et les sciences, qui m’avait mis sur le chemin du génie mécanique. Ma passion pour le DIY a toutefois pris une tout autre ampleur quand je me suis inscrite à la maîtrise en design. J’étais grandement surprise de voir que cet intérêt pouvait devenir mon sujet de recherche. Ça a également été la thématique centrale des projets sur lesquels j’ai travaillé comme auxiliaire de recherche. Toutes ces expériences m’ont permis d’en apprendre tellement sur le DIY, d’échanger avec des gens passionnés et de voir comment cette pratique pouvait être adaptée à la réalité de demain. C’est d’ailleurs pendant ma maîtrise, que j’ai découvert une autre passion qui m’était chère, soit la préservation de l’environnement par des actions individuelles et collectives. En orientant mon sujet de recherche avec l’approche de production et consommation responsables, j’ai eu la chance d’explorer cet univers qui est au cœur des enjeux actuels un peu partout dans le monde. En me réservant le DIY pour mes intérêts personnels et mes loisirs de fin de semaine, je chéris cette nouvelle passion du développement durable au quotidien dans mon emploi.

Quel(s)a/ont été le/les meilleurs moment(s) dans ton parcours/cheminement à la maîtrise?

C’est difficile de choisir, car les trois dernières années de ma maîtrise ont vraiment été parsemées de bons moments, que ce soit avec mes collègues devenus des amis ou par les opportunités d’apprentissage et de collaboration avec ma directrice de maîtrise qui ont marqué mon passage. Malgré tous ces bons souvenirs, un des moments qui a davantage marqué mon cheminement à la maîtrise a été la période de mon terrain de recherche. À mon arrivée à la maîtrise, je n’étais pas certaine de vouloir faire des entrevues semi-dirigées en personne. Étant plutôt réservée de nature, mon désir initial était de faire une recherche théorique comportant une analyse de textes scientifiques en lien avec le DIY. Faire une collecte de données empiriques ne m’interpelait pas particulièrement, car rencontrer autant d’inconnus me paraissait être une tâche incommensurable! Aujourd’hui, avec le recul, ce sont toutes ces belles rencontres avec des gens passionnés qui comptent parmi les moments forts de ma maîtrise. Merci à toutes ces personnes formidables qui ont si généreusement pris de leur temps pour me partager leur histoire et leur passion du DIY. Je ressortais de chacune de ces rencontres complètement émerveillée et toujours un peu plus inspirée! Encore aujourd’hui, je garde de précieux souvenirs de ces moments de partage et de découverte.

Qu’est-ce que tu as appris en côtoyant la maîtrise?

Ce que je retiens de ma formation en design, c’est assurément une meilleure compréhension de cette discipline scientifique. Ça m’a fait réaliser à quel point le design était partout autour de nous et dans notre quotidien, bien au-delà de la dimension des produits. Sa pratique a une place importante à jouer dans notre société en répondant mieux aux problématiques des usagers, notamment pour faire face aux enjeux du développement durable. Tout futur professionnel gagne à voir le rôle souvent interdisciplinaire que jouent les designers et comment ils arrivent, en étant à l’écoute des besoins des usagers, à faciliter notre quotidien à tous. En plus de faire la lumière sur cette discipline, ma maîtrise en design m’a permis de développer une vision complémentaire à mon parcours d’ingénieure. Même si mon bagage pouvait relever la dichotomie qui existe depuis toujours entre les ingénieurs et les designers, je me suis toujours sentie à ma place au sein de l’École. Tous les étudiants de ma cohorte avaient des parcours disciplinaires uniques, ce qui nous permettait d’avoir des échanges très enrichissants. C’est d’ailleurs cette ouverture face aux différentes perspectives qui fait la beauté et la richesse du design.

Un objet qui symbolise ton passage à la maîtrise ou en design à ULaval?

Un des objets qui représente ma maîtrise est un petit tampon à récurer la vaisselle qu’une participante de mon étude m’a gentiment offert en cadeau lors d’une entrevue. C’est un objet qu’elle avait tricoté elle-même à partir de laine récupérée. Cet objet est très symbolique pour moi, car il représente les créations de DIY des praticiens, le cœur même de mon projet de recherche. Également, grâce aux matériaux recyclés à partir desquels il est fait, ce tampon à récurer évoque l’approche de production et consommation responsables que j’ai cherché à explorer pendant ma maîtrise. Par ailleurs, cet objet me rappelle mon terrain de recherche pendant lequel j’ai eu la chance de rencontrer plus d’une trentaine de personnes aux profils variés et avec lesquelles je me suis sentie connecter. Alors, à mes yeux, ce tampon à récurer est plein de beaux souvenirs!

Quels sont tes conseils pour celles et ceux qui souhaitent s’inscrire à la maîtrise?

Mes conseils pour tous ceux qui désirent s’inscrire à la maîtrise en design avec mémoire c’est d’abord d’y aller avec son cœur. Trouvez un sujet qui vous passionne et les années de votre maîtrise seront vos plus belles années! Après tout, réaliser une maîtrise de recherche, c’est avoir la chance de creuser un sujet qui nous tient à cœur au point d’en devenir expert. Aussi, de ne pas avoir peur de demander de l’aide à son directeur de recherche, des conseils à vos collègues et de profiter des opportunités qui passent. Il y a plusieurs ressources financières et plusieurs occasions de perfectionnement qui sont disponibles. Dans bien des cas, il suffit de demander. Ensuite, entourez-vous de personnes, de collègues et d’amis, car une maîtrise de recherche, c’est avant tout un parcours qui est très solitaire. Lorsqu’on est bien entouré, ça fait du bien de se sentir soutenu et de savoir qu’on n’est pas seul à passer par ces épreuves.

Finalement, la maîtrise c’est un parcours semé d’embuches, de moments difficiles et de passages vraiment décourageants, mais c’est surtout de très belles rencontres, des échanges passionnants et des accomplissements personnels et professionnels qui ne sont limités que par la portée de vos ambitions. Il faut les reins solides pour passer à travers tout ça, mais je sais que tous ceux qui ont la détermination de surmonter ces défis, une bonne dose d’autonomie et le profond désir d’y parvenir pourront réussir haut la main. Vous en ressortirez grandis, c’est garanti!

Entrevue préparée par Claudia Déméné