10 décembre 2024
9 octobre 2013
Les personnages virtuels se multiplient depuis quelques années dans les arts médiatiques et les arts de la scène en empruntant plusieurs apparences. Ils se situent dans la lignée des êtres artificiels ayant peuplé l’histoire humaine au sein de représentations fantasmagoriques, que ce soit sous forme d’ombres, de doubles ou de spectres ayant le pouvoir de s’animer. En effet, les figures du simulacre jouant sur l’illusion perceptive ou sur les leurres sont aussi anciennes que la faculté de symboliser. Au sein des représentations contemporaines, elles partagent la scène avec l’acteur ou le danseur en chair et en os, par le truchement de projections d’images ou en s’incarnant dans des automates issus de la robotique. Dans les mondes fictionnels du cinéma numérique, ces figures anthropomorphiques relèvent de l’animation de synthèse. Elles agissent à titre de personnages : parfois elles dialoguent avec les acteurs réels, d’autres fois elles les remplacent. Qu’est-ce qui rend présent, performatif et parfois inquiétant un personnage virtuel ? Quel rôle est-il appelé à jouer dans les pratiques artistiques contemporaines des arts de la scène ? Dans le domaine de la danse, les chercheurs explorent le mouvement de ces corps virtuels, désormais dissociés de leur enveloppe charnelle d’origine. Quels sont les procédés scénographiques et médiatiques utilisés pour animer ces personnages et créer un effet de présence ? Quelles transformations esthétiques opèrent les simulations du corps de synthèse ? Le personnage virtuel peut-il vraiment simuler le corps humain dans toutes ses nuances expressives, tant sur le plan de son apparence que de son comportement ? Et que nous apprend le corps artificiel sur l’identité motrice ou encore sur le phénomène de l’empathie ? Ce sont quelques-unes des questions que posent les auteurs que nous avons réunis ici. Cet ouvrage se penche sur les effets de présence que suscitent de tels êtres artificiels, en relation avec le corps performatif.
Sous la direction de Renée Bourassa et Louise Poissant